Les mille et une nuits à Marrakech

Les mille et une nuits à Marrakech

À chaque fois que j’ai la chance de visiter Marrakech j’ai toujours en tête ce refrain de mes guides marocains : “Qui n’a jamais vu Marrakech n’a pas vécu“. Et c’est vrai que cette ville a quelque chose de spécial. D’ailleurs il me semble que je ne connais personne qui n’ait pas déjà visité la ville des “Glaoua“, ses longues avenues, ses ruelles et sa palmeraie…

Il y a un an, pour prolonger l’été, mon mari et moi avons choisi de retourner dans la ville la plus orientale et la plus touristique du Maroc, mon tendre pays d’origine. Pour ce long week-end c’est une adresse d’exception dans la Palmeraie qui a fait notre bonheur : le Palais Namaskar. Rien que son nom est déjà évocateur d’un rêve des mille et une nuits sous la voute étoilée du Sud marocain. Membre des “Leading Hotels of the World”, joyaux de la collection Oetker (une collection unique de chefs-d’œuvre hôteliers), en réservant notre séjour sur le site du Palais on sait déjà qu’on va atterrir dans un espace exceptionnel de tranquillité, de beauté et d’hospitalité irréprochable.

Quand le chauffeur de la limousine de l’hôtel vient nous chercher dans l’espace VIP de l’aéroport (ce privilège s’achète au Maroc et est proposé par le concierge de l’hôtel pendant la réservation), il est clair que nos impressions premières sont vérifiées. Je peux l’écrire sans mentir : le Palais Namaskar offre la plus remarquable retraite 5 étoiles de Marrakech. Encore aujourd’hui il me semble n’avoir jamais visité tel établissement de luxe et pourtant vous savez comme j’en ai vus…

Après 20 minutes de route on arrive en effet dans un lieu qui me donne l’impression d’être à l’autre bout de la planète. Impossible de croire que nous sommes au Maroc. Deux mois avant nous avions justement visité Bali et c’est vrai que cette immense propriété avec ses villas disséminées m’a un peu rappelé ce voyage asiatique nature et fastueux à la fois. Il faut dire que moi qui ai grandi dans une ville si pauvre et si sale du Royaume, moi qui connaît l’arrière pays, je suis presque mal à l’aise de découvrir cet univers de princesse sur la terre de mes ancêtres. Heureusement le service fait par mes compatriotes marocains me met rapidement à l’aise. Leur sourire, leur générosité et leur hospitalité me font cesser de rougir de la réussite de mon foyer qui nous permet de nous offrir un bout des meilleurs paradis sur Terre.

Le check-in se fait directement dans notre villa, et quand on la rejoint, en voiturette de golf s’il vous plait, on se rend compte qu’on n’a jamais vu aussi belle demeure et c’est difficile de croire que tout est pour nous, rien que pour nous. Nous avions besoin de couper avec le monde et d’intimité, le Palais Namaskar est le lieu parfait.

La villa est plus grande que notre maison à Marseille et la décoration au carrefour de plusieurs styles et cultures a tout ce qu’on aime. Le salon avec cheminée, la chambre, la salle de bain et le dressing sont modernes et spacieux. Tous intègrent la dernière technologie. On branche alors notre iPhone et hop la musique à fond prêts à profiter des extérieurs. Entre la terrasse avec jardin privés à l’arrière et devant la terrasse avec immense piscine privée chauffée et jacuzzi on en perd la tête. Comment allons-nous réussir à sortir d’ici ? Certainement pas en restant couchés à admirer les colonnades en dégustant des plats du room service… Ah la nourriture… je pourrais en écrire des pavés tant le Chef, Antoine Perray (élève de Ducasse), nous a régalé de mets gastronomiques plus somptueux les uns que les autres. Savant mélange de cuisines française et marocaine j’aurais aimé avoir plus de temps pour participer à un de ses ateliers. Le souvenir de son carpaccio de gambas, son tajine de bar et de sa crème brulée demeure… Mais le lieu ne s’arrête pas à la villa et la bouffe. Le Palais Namaskar, ses centaines de palmiers, oliviers et bougainvilliers offrent un lieu de détente unique et hors du temps.

Les instants inoubliables au Palais Namaskar :

• L’arrivée VIP à l’aéroport de Marrakech
• L’impression d’être seuls au monde dans son palais des mille et une nuits
• Les bains de minuit dans notre piscine privée chauffée
• Les balades main dans la main dans les quelques 400000 m2 de jardins paysagés
• L’apéritif sur l’immense toit-terrasse face à l’Atlas et au sublime coucher de soleil
• Les petits-déjeuners exceptionnels à la carte (pas de buffet, nous sommes servis) et surtout halal
• Le brunch dominical dans un des deux palaces privés
• Les encas à la piscine simples et efficaces

• Les soins dans le SPA de 650m2 promettant pureté, énergie et équilibre (il y a aussi un espace de remise en forme qu’évidemment je n’ai pas testé non-sportive que je suis)

Les + du Palais Namaskar :

• Le lieu idéal pour passer des vacances de rêve
• L’architecture mauresque et contemporaine selon les règles du feng shui
• Les jardins luxuriants
• Les lacs paisibles
• La piscine immense
• Les villas avec piscine privée
• Le SPA bulle de bien-être
• Le surclassement à l’arrivée dans une villa hors norme
• L’accueil VIP en chambre
• Le cadeau de bienvenue : de jolies tongs Havaianas signées par l’hôtel
• Les nombreuses activités proposées : garden party, projections vidéo en plein air, cours de yoga, ateliers de cuisine, reflexologie plantaire ou shiatsu…
• Le personnel serviable, gentil et souriant (même les directeur, l’adorable Mr. Frederic Picard, les chefs en Cuisine et j’en passe, viennent à notre rencontre et sont d’une générosité et d’un professionnalisme  sans nom)

Les – du Palais Namaskar :

• L’hôtel à l’écart de tout (environ 20 minutes de route et 50€ A/R le trajet pour rejoindre la Medina, dans un palais on s’attend à une navette gratuite ou à la mise à disposition d’une voiture gratuite comme dans d’autres hôtels)
• Le prix inaccessible pour de nombreuses bourses (d’ailleurs si vous visitez Marrakech et que vous recherchez des adresses moins chères dont certaines à partir de 40€/nuit rendez-vous ici pour découvrir la liste en laquelle j’ai confiance les yeux fermés)

Il aurait été dommage d’aller à Marrakech et de rester enfermés dans notre palais sans visiter la ville. Même si je la connais par cœur je ne me lasse pas de ses souks assourdissants, ses magnifiques jardins et biensûr sa place Jemaa el-Fna, ce théâtre de la vie marrakchie, foulée par les touristes du monde entier.
De jour comme de nuit, la ville rouge grouille de monde et c’est ce qui tout son charme. Impossible de rester indifférent face à elle.

Personnellement je ne connais pas le Marrakech que beaucoup décrivent , c’est à dire celui d’une ville au tourisme sexuel. Je ne connais pas non plus tous ces lieux à la mode telle que la Plage Rouge, le Theatro ou autres lieux tendance. Peut-être me voile-je la face quand j’y suis mais mon Marrakech à moi est plus romantique, plus secret, plus authentique. D’abord je l’ai à chaque fois visitée aux côtés d’un guide natif de la ville (pas le livre, l’humain). Je ne me lasse pas d’entendre l’histoire de cette ancienne oasis ceinturée de remparts qui a su conquérir le coeur des voyageurs esthètes, gourmands exigeants, brocanteurs passionés et jet-setteurs insatiables. Une attirance mystérieuse et unique me saisit parmi le labyrinthe des souks tout comme dans les hameaux oubliés de l’Ourika. Marrakech, cœur historique du Maroc, est pour moi, une ville pas comme les autres.

Les racines de Marrakech remonte au XIe siècle, elle était alors juste une oasis d’Afrique du Nord, ville d’ateliers et de marchands qui était idéalement située pour attirer les caravanes, parfaitement située entre la côte Atlantique, pas si loin du Sahara, et au pied des montagnes de l’Atlas qui l’alimentent en eau potable. Mais Marrakech est une capitale naissante quand en 1062, le sultan almoravide Youssef ben Tachfin y règne pour la faire devenir l’un des principaux centres culturels et artistiques du monde musulman. Le sultan consacra en effet une bonne partie du butin amassé lors de la conquête de l’Espagne par les Almoravides à agrandir et à embellir sa cité.
La dynastie Almohade, qui succéda aux Almoravides en 1147, entreprit l’agrandissement et l’embellissement de Marrakech. Les choses ont donc atteint un sommet au XIIe siècle, sous le règne de Yacoub El Mansour, lorsqu’il entreprit la finition de la construction de la mosquée et du minaret de la Koutoubia, d’un réseau urbain de mosquées, de jardins et de riads somptueux. La ville connaissait alors sa période de prospérité et de gloire. De nombreux écrivains et poètes venus d’Andalousie et d’ailleurs, attirés par l’intense activité culturelle et artistique, contribuèrent par leurs écrits à son rayonnement.
Malheureusement l’avènement des Mérinides, qui prirent la ville en 1269, eût des conséquences désastreuses sur Marrakech qui se voyait abandonnée par ses savants et artisans et délaissée au profit de Fès, sa rivale de toujours. Cette période s’acheva en 1551, lorsque le Sultan Saâdien, Mohamed El Mahdi, dont la dynastie régnait depuis 1529 sur le Maroc, installa sa capitale à Marrakech qui put ainsi renouer avec ses fastes d’antan. Les Saâdiens, grands bâtisseurs, restaurèrent les monuments tombés en ruines et édifièrent de somptueux palais, notamment le merveilleux palais “el-Badi” construit par le Sultan Ahmed El Mansour Ed-Dahbi ainsi que les tombeaux saadiens.
Sous le règne du sultan Ahmed El Mansour Ed-Dahbi, dit le “doré” en raison du commerce de l’or qu’il entretenait avec le Soudan, Marrakech atteint l’apogée de sa gloire. Mais de nouveau, une autre dynastie, l’actuelle dynastie Alaouite, succéda aux Saâdiens et le Sultan Moulay Ismaïl, établit sa capitale à Meknès. Enfin, l’instauration du protectorat français sur le Maroc, en 1912, consacra l’émergence de Rabat comme capitale administrative du pays et Marrakech sera celle qu’elle est aujourd’hui.

Malgré les péripéties de l’histoire, Marrakech a profondément marqué la vie du Maroc des siècles durant, au point que les étrangers appelaient le Maroc, Royaume de Marrakech. Marocco et donc Maroc n’est que la déformation espagnole du nom de cette ville impériale…

Les instants inoubliables à Marrakech :

• Se perdre dans les mille senteurs et couleurs des souks pour tomber sur une mosquée ancienne, une porte ouvragée ou l’entrée d’un riad.
• Boire un verre sur la terrasse de l’Hôtel La Renaissance, 89 boulevard Zerktouni, avec vue panoramique sur la ville nouvelle (le décor mixe bling-bling et style lounge, parfait pour se prélasser dans les larges banquettes).
• Visiter la David Bloch Gallery, 8bis rue des Vieux-Marrakchis, pour une pause Art Moderne Comtemporain.
• Chiner au Marché aux puces Bab El Khemis, chez Sino Hamedi, chez Abdel Samad n°107, proche du jardin Majorelle
• Diner chez le Chineur, 60 boulevard Mansour-Eddahbi où une bretonne est aux commandes de ce petit bistrot, style petit bouchon lyonnais. La déco 70s en plein Marrakech avec des objets chinés par la maîtresse des lieux qu’on peut acheter est un must.
• Bien manger en admirant de splendides danseuses du ventre au Comptoir Darna, Avenue Echouada

• Faire son shopping dans le Colette local le 33 Rue Majorelle, rue Yves-Saint-Laurent, qui met en avant des créateurs marocains.
• Siroter un jus d’oranges fraîchement pressées sur la terrasse panoramique du Café de France 
• Faire le plein de pâtisseries chez Al Jawdi (Gueliz)
• S’offrir un dîner romantique sous les bananiers de Dar Moha
• Découvrir l’ancienne kasbah de Talat-n-Yacoub
• Apprécier le panorama depuis le col de Tizi-n-Test (alt. 2 100m.)
• S’offrir une séance hammam & massage dans la Medina et une partie de golf dans la Palmeraie
• Savourer un goûter arabo-andalou au Dar Tim Tam et un dernier verre au piano-bar de Moucharabieh
• Prier dans la Koutoubia, mosquée du 12ème, un des plus célèbres monuments du monde islamique, et qui est, pour Marrakech, ce qu’est la Tour Eiffel pour Paris, à la fois symbole et référence

Les visites incontournables à Marrakech :

• Visiter :
  • la Medina,
  • la Koutoubia,
  • les Tombeaux Saadiens,
  • le Palais de la Bahia,
  • le Jardin Majorelle,
  • la Palmeraie,
  • les 7 cascades de l’Ourika,
  • Ijoukak et
  • la Mosquée de Timmel
• Diner, au rythme des chants et danses orientales, les spécialités marocaines du Dar Essalam, un palais arabo-andalou du XVIIè siècle.
• Apprécier la place Jemma el Fna tout à la fois cour des miracles des temps modernes, vrai spectacle, marché, tour de Babel et ses charmeurs de serpents, porteurs d’eau, écrivains publics rédigeant des lettres d’amour, vrais ou faux hommes du désert mais surtout ses boubouches (escargots à savourer) et son jus d’oranges pressées.
• Faire le tour des remparts en calèche, ils mesurent une vingtaine de kilomètres et encerclent la cité impériale. On y compte pas moins de 200 tours carrées et une quinzaine de portes.
• S’offrir une soirée “Fantasia” pour dîner, apprécier le spectacle et l’ambiance chevaleresque.

Enfin, pour clore cet article et revenir à un peu de mode, je vous invite à découvrir tous les looks que j’ai portés lors de ce séjour de princesse. Il y en a eu huit et certainement pour tous les goûts :

1. La combi-girl 2. La robe au panier 3. Le foulard m’enrobe 4. La robe fait impression
5.La GI d’été 6. La garden party nocturne 7. L’heurt du crépuscule 8. L’aurevoir à l’été

Photos by LovaLinda

Maintenant que je connais Marrakech, et que vous aussi, j’ai un autre objectif marocain en vue. J’espère qu’avant de mourir, mon mari et moi pourrons nous offrir un road trip dans le grand Sud marocain… Laisser derrière nous la ferveur de la cité berbère, voir défiler les bleds et les kasbahs, passer d’une vallée à l’autre, découvrir des paysages stupéfiants de granit, des déserts de pierre où parfois un oasis résiste au soleil. Vivre l’expérience en caravane de dromadaires, croiser les populations locales sans rien perturber et créer le lien entre nous et l’essentiel. Faire la route sur les pistes du désert, ses dunes de sable jusque Tombouctou et n’avoir que les étoiles pour seul repère. Mais ça c’est encore une autre histoire… inch’Allah.

Et maintenant les commentaires !