L’île aux épices Zanzibar

L’île aux épices Zanzibar

Il y a un an je revenais d’un voyage à Zanzibar, celle qu’on surnomme l’île aux épices… Depuis l’ouverture de mon blog j’ai rarement attendu aussi longtemps avant de vous poster un guide voyage mais pour celui-ci j’ai beaucoup, beaucoup hésité. Si l’île est fabuleuse et l’hôtel où nous avons logé absolument sublime, durant mon séjour dans cet établissement j’ai été actrice et spectatrice d’un triste drame qui a mené à la mort d’un homme. Certes à date je ne connais ni les tenants ni les aboutissants de cette histoire. Mais j’ai été témoin du laxisme, de l’arrogance, du je-m-en-foutisme des membres d’une direction absolument à vomir. Puis je me suis dite qu’il était hors de question que je laisse le plaisir à ces incompétents de ne pas promouvoir ce coin de Paradis, j’ai confiance en la justice et j’ose espérer qu’un jour il y aura à la tête de ce palace d’autres hommes capables de gérer des situations extrêmes avec empathie et sans vénalité. Et puis Zanzibar ce n’est pas qu’un seul établissement, donc si aujourd’hui je vous présente celui que j’ai visité je vous proposerai à la fin de cette article un autre lieu tout aussi paradisiaques où séjourner… J’ai vérifié, dans cet établissement on ne néglige pas clients et on ne les laisse pas mourir !

Mon mari et moi avions toujours rêvé de voyager à Zanzibar [en particulier depuis que nous avions vu un épisode de Pekin Express où l’île y est une étape (c’est cliché je sais, mais on aime cette émission et on l’assume)]. Il faut dire qu’elle est parfaite pour faire une pause quand on vient de passer une semaine de safari en Tanzanie. Néanmoins pour ce séjour nous avons opté pour un repos (indispensable après l’hiver) sans animaux ni lodge. Ça tombe bien, Zanzibar se visite aussi comme une destination à part entière.

C’est après une escale à Mascate, 16 heures de vols avec Oman Air et une connexion wifi dans le ciel (oui oui Oman Air propose du wifi dans ses avions) que nous atterrissons dans le petit aéroport de Zanzibar. Les portes de l’avion s’ouvrent et nous baignons directement dans cette odeur chaude et humide propre à l’Afrique. On descend les marches de l’escalier et on suit nos bagages portés à même le dos des employés. Quand on n’a pas l’habitude de voyager dans ces pays en voie de développement on est aussi immédiatement surpris par ce tapis de bagages improvisé, construit avec quelques palettes et tables, un vrai voyage dans le temps. Le visage souriant des habitants est attendrissant. On succombe face à tant d’hospitalité. Nous sommes accueillis comme des princes. On comprend alors pourquoi cette éden tropical en plein cœur de l’océan indien est à la destination mode du moment. En plus d’être un paradis au bout du monde, ses habitants sont d’une gentillesse sans nom.

Il faut aussi dire que rien que le nom de cette île mythique fait rêver. En fait, au XIXe siècle Zanzibar appartenait au sultanat d’Oman qui y faisait le commerce des épices, soieries, bijoux et ivoire avec l’Inde. Les riches marchands de Bombay y ont construit des maisons aux portes en bois ouvragés, aujourd’hui souvent transformées en hôtel… Le notre est le dernier né de l’île, loin de la ville et tout neuf.

Notre chauffeur file sur l’unique route goudronnée qui mène au sud de l’île. Nous traversons des villages de cases rudimentaires, doublons ânes, vaches et dalasdalas bondés, ces pick-up aménagés en taxis collectifs. Moins d’une heure suffit à nous faire rejoindre The Residence Zanzibar, notre antre pendant ces dix prochains jours. Après 32 km on emprunte une piste chaotique qui semble interminable avant de franchir le portail ouvragé du paradis. On comprend les commentaires sur l’hôtel qui disent que “The Residence Zanzibar se mérite !” Nous sommes exténués. Heureusement ce paradis terrestre va nous reposer. Il est un complexe au cœur de 32 hectares d’hibiscus, bougainvilliers, palétuviers. Il propose 66 villas de 1 à 2 chambres avec piscine privée au milieu de jardins luxuriants et d’une sublime cocoteraie bordée sur 1,5 km d’une plage de sable poudré. Il est un rêve qui s’accompagne d’un accueil élégant, d’une piscine aquarium, d’un spa confiés au bons soins de Carita.

L’hôtel semble irréel et incarne certainement le plus beau que nous ayons jamais visité. Notre majordome (il y en a un attribué à chaque villa) nous conduit à notre villa face à l’océan. Nous sommes bluffés par la beauté du lieu, et notre chambre est plus grande que notre maison marseillaise, terrasses et jardin phocéens inclus !

La déco des villas mêle habilement mobilier contemporain et touches subtiles reflètant le patrimoine africain, omanais et indien de l’île. Quand on est couché, assis ou debout sur le lit à baldaquin on a une vue infinie sur la plage, ses cocotiers et l’océan. Quand on ouvre le tiroir de sa table de chevet en métal martelé on a la direction de la Mecque pour prier. Quand on rentre chaque soir on peut déguster une merveilleuse infusion faite maison aux saveurs incroyables. De magnifiques photos en noir et blanc de boutres décorent avec sobriété les murs. Bref ce souci du détail est parfait. Rien n’est cheap ou inutile, tout est pensé pour qu’on se sente comme à la maison.

Nous passons des heures entières à admirer l’horizon. Au fil de la journée et des marées l’eau aux reflets irisés adopte des couleurs de pierres précieuses : jade, améthyste, émeraude, aiguë-marine, lapis-lazuli. C’est le paradis, nous coupons tout et le réseau wifi pourtant inclus n’est même plus utile.

Les instants inoubliables au The Residence Zanzibar :

• Apprécier la viande halal de façon gastronomique
• Ne pas sortir de sa villa pendant plusieurs jours et laisser le majordome gérer

• Savourer poissons, crustacé, crevettes et langoustes fraîchement pêchés
• S’offrir un club-sandwich au bord de la piscine
• Apprécier les inombrables fruits tropicaux : papayes, ananas, caramboles, mangues, bananes…
• Rigoler jusqu’au abdos fermes pendant le cours de yoga en anglais incompréhensible
• Prendre l’apéro sur le ponton et admirer le coucher du soleil
• S’offrir un massage de la méthode Ohashiatsu, une technique qui élève le shiatsu traditionnel japonais vers une expérience plus complète d’auto-développement
• Profiter de la base nautique tous les jours
• Lézarder tout simplement

Les + du The Residence Zanzibar :

• L’estampillage “Leading Hotels of The World” garantie certaine
• Les jardins tropicaux
• La piscine aquarium qui se suffit à elle-même

• Le spa à l’abri des regards où 6 villas se fondent dans la végétation
• Les soins de beauté confiés par la marque Carita
• Les messages conçus exclusivement pour l’hôtel par le thérapeute français Jean-Marc Weill spécialiste de la gestion du stress (à date le meilleur message que nous avons eu la chance de nous offrir)
• Les villas de 155m2 minimum à 470m2 pour la villa présidentielle
• La piscine et la terrasse privées à chaque villa
• Le service personnalisé de majordome
• Les vélos mis à disposition pour sillonner le resort 
• La cuisine raffinée et le petit-déjeuner varié, délicieux et tellement romantique sur sa terrasse face à l’océan

Les – du The Residence Zanzibar :

• L’incompétence du directeur Yves Montel et de son manager Michel Fredric (entre autres)
• La baignade impossible (marée basse le matin et bestioles bizarres l’après-midi)
• L’hôtel loin de tout (quand il s’agit d’en sortir il ne faut ni compter son temps ni compter son argent)
• Les prix exorbitants des prestations et services

Comme je vous l’ai écrit en introduction et Dieu merci, Zanzibar ne tourne pas autour du The Residence. Posée au large de la Tanzanie, cette archipel au nom de légende est surtout synonyme d’aventure et d’exotisme. Composée de 3 îles : Pemba, Mafia et Unguja, la dernière est la principale d’où Livingston partit pour sa dernière expédition. On apprend que ce Docteur héroïque détruisit l’immense marché aux esclaves pour le remplacer par une église. On a d’ailleurs visité les caves où étaient enchaînés les malheureux jusqu’à la fin du XIXè siècle.

Si le pays est aujourd’hui très pauvre, sa capitale Zanzibar City, a pourtant longtemps été considéré comme la perle de l’Afrique. L’architecture de son vieux quartier, Stone Town, témoigne de cette splendeur passée avec un télescopage d’influences arabes, indiennes, européennes et africaines. Avec notre guide privé (l’adorable Issa au français impeccable joignable par mail isjum16@yahoo.com) nous avons d’abord pratiqué le porte-à-porte. Impossible de ne passer devant ses célèbres portes en bois ouvragées, typique de Zanzibar, qui sont toutes différentes. Elles ont d’ailleurs un langage : le lion symbolisait une maison royale, le serpent, un riche commerçant. Les piques étaient des protections contre les éléphants qui ont malheureusement disparu de l’île.

Stone Town c’est aussi l’incontournable maison aux Merveilles. Construite en 1883 elle fut la première à posséder l’électricité et un ascenseur (qui ne fonctionne plus en 2013… un comble hein). Elle a été transformée en musée. Après avoir monté puis descendu ses centaines de marche on s’est reposé sur la terrasse aérée de l’Africa House Hotel un ancien club colonial britannique. Vous n’imaginez pas le bonheur de se rafraîchir en regardant passer les minuscules boutres aux cotés des immenses portes-conteneurs. Au passage nous avons jeté un coup d’œil à la maison natale du chanteur de Queen, Freddy Mercury et surtout fait du shopping. Partout, pléthore d’objets en bois exotique à prix local, bijoux aux perles multicolores, en argent, en malachite et en tanzanite sont légion sur Kenyatta Road entre autres…

Les instants inoubliables à Zanzibar :

• Prendre un verre au Mercury Café devant le port au coucher du soleil et voir les “dwows”, bateaux à voile traditionnels s’éloigner vers Dar Es-Salaam
• Croiser des colobes rouges, petits singes endémiques de l’île inscrit sur la liste des espèces en voie d’extinction
• Shopper les bijoux, sacs, vêtements et sandales afro-chic de la styliste Doreen Mashika dans sa boutique Hurumzi Street à Stone Town
• Profiter des plages hallucinantes (sauf celle du Residence trop capricieuse)
• Se baigner dans une eau cristalline à 26°C toute l’année
• Déguster les langoustes grillées pour une dizaine d’euros au nord de l’île du côté de Nungwi
• Plonger et admirer les récifs de coraux et les poissons multicolores
• Nager avec les dauphins à Kizimkazki
• Déjeuner du poisson grillé sur l’îlot inhabité de Kwale
• Nager dans la mangrove
• Ramasser des coquillages vêtues d’un kanga traditionnel

Les visites incontournables à Zanzibar :

• Visiter Stone-Town capitale de Zanzibar, vieille ville de pierre classée au Patrimoine mondial de l’humanité
  • sa maison des Merveilles
  • son fort Arabe
  • ses palais et mosquées
  • son ancien dispensaire restauré par l’Aga Khan
  • ses 560 portes swahilies
  • ses ruelles étroites
  • ses balcons de bois
• Récolter ses épices dans une “Spice plantation”
• Embarquer sur un authentique Dow pour un “Blue Safari”
• Les tortues et les plages de Prison Island
• Le marché Darajani et ses effluves de clous de girofle, de muscade et de citronnelle

Pour finir, ce qui est une évidence c’est que je retournerai à Zanzibar et cette fois je logerais certainement au Essque Zalu Hotel, un petit hôtel de luxe composé de quarante bungalows face à la mer en bordure d’un récif coralien, lové dans un jardin luxuriant. Au bout d’un chemin de terre isolé, ce paradis se tient lui aussi à l’écart du monde mais lui est proche d’un sympathique village de pêcheurs où l’on peut manger la pêche de l’instant…

Baignade dans les lagons avec (ou sans) dauphins, balade parmi la végétation luxuriante, palais dignes des milles et une nuits, exploration dans le passé et prix encore amicaux, Zanzibar c’est maintenant ou jamais qu’il faut y aller… Et comme vous l’entendrez à chaque coin de rue : Jambo and Hakuna Matata my friends !