L’histoire impossible

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L’histoire impossible

Hier comme 3,3 millions de téléspectateurs j’ai passé ma soirée devant le drame Je l’aimais sur France 2. J’aurais pu sortir, aller au cinéma, mater un dvd, lire, regarder sur les chaînes concurrentes RTT, Les enquêtes de Murdoch ou Capital qui ont, tous les trois, fait de meilleures audiences mais j’ai préféré le troisième long-métrage réalisé par Zabou Breitman.
C’était ma deuxième fois devant Je l’aimais. Il y a deux ans, en vacances au Sénégal, dans notre chambre de la Maison Abaca à Ngor, j’étais déjà tombée dessus. Comme cette première fois le film m’a bouleversée et a soulevé en moi des tonnes de questions que je tenais à partager avec vous.

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Je l’aimais est l’adaptation du roman d’Anna Gavalda du même titre. Il raconte l’histoire d’un homme qui, en voyage d’affaires à Hong Kong, tombe amoureux d’une femme qui devient sa maîtresse et, malgré tout l’amour qu’il porte à cette dernière, reste avec son épouse.
En une nuit, dans un chalet, Pierre va tenter de rassurer sa belle-fille Chloé qui vient d’être quittée par son fils, pour une autre. Il partage alors avec elle son histoire, ce grand secret, qui le hante depuis vingt ans. Le secret qui le mit face à lui-même, à ses contradictions et à ses choix, à son rôle d’homme et à ses manques. Le secret de cet amour pour Mathilde, pour lequel il n’a pas tout abandonné, choisissant une route plus sûre et plus connue.
Je l’aimais décrit la vie d’un homme qui n’osa pas tout abandonner pour une nouvelle vie.

L’histoire de cet homme, Pierre, de sa femme, sa maîtresse Mathilde et sa belle-fille a eu cette force brûlante, douloureusement belle, de faire ressurgir des souvenirs inaltérables. Ma vie, mon homme, mes amis. Et puis toi, M. Ton appel de ce week-end, ton cœur brisé, ta voix tremblante, tes pleurs. J’ai pensé à ta souffrance durant tout le film. L’homme de ta vie ne t’a pas choisie non plus. Lui aussi a préféré son foyer à son amour inconditionnel. Je l’aimais est ton histoire, malheureusement loin des Disneys qui ont bercé notre enfance. « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » s’est métamorphosé en « il vaut mieux être seul que mal accompagné ». Cet adage des temps modernes, trop entendu, n’est certainement pas le meilleur pour apaiser ta peine or je persiste à croire qu’une histoire compliqué où un choix est nécessaire est rarement synonyme de bonheur. Ce qui t’a manqué, M, ne t’était pas destiné, ne l’oublie jamais. Je t’assure qu’avec tes qualités et même tes défauts il existe quelque part un homme avec qui tout va couler de source, où rien ne sera difficile. Il sera libre et prêt pour ce grand saut qu’est l’Amour. Toi qui disais avant lui que tu étais dépourvue de cœur, aujourd’hui tu sais que tu peux aimer. Tu es une passionnée qui a eu le mérite d’essayer.

Et qui n’a jamais eu le cœur brisé ? Qui n’a jamais commis d’erreur ? Qui n’a jamais fui le bonheur de peur qu’il ne se sauve ? Qui n’a jamais été pris par le tourbillon d’un amour interdit ? Qui n’a jamais trompé, été trompé ou joué la liaison secrète d’un être déjà engagé ? Qui accepte sans faille le passé ou les différences de vie de son partenaire ? Qui peut prétendre être l’amour exclusif et unique de celui qui a partagé/partage/partagera sa vie ? Qui connait les différences entre la vie et la survie ? Comment construire sans détruire ? Comment quitter sans dommage collatéral ? Comment demeurer insaisissable et indépendant quand on aime ? Comment éviter l’horreur de l’habitude ? Vaut-il mieux une réalité médiocre et confortable qu’un rêve éveillé et incertain ? Faut-il faire un choix, même mauvais, plutôt que de l’éluder ? Est-ce que l’amour n’est qu’éphémère et fantasmé toujours rattrapé par la réalité ? Est-ce que le renoncement et le sacrifice sont des actes de courage ou des preuves de lâcheté ?
Autant d’interrogation qui, bien après le générique de fin, résonne toujours en moi. Autant d’interrogation qui rappelle que nous sommes les seuls à pouvoir prendre notre vie en main. Autant d’interrogation qui prouve que Je l’aimais est ne m’a pas laissée indifférente.

Je vous invite alors à (re)découvrir ce film lumineux et mélancolique. Intemporel il vous (re)plongera certainement dans le souvenir, amer et poignant, d’un amour perdu ou qui se meurt.
Heureusement empreint de nostalgie ce conte moderne se termine sur une note d’espoir rappelant qu’amoureux, passionnés, trompés, abandonnés, on s’en sortira tous…

PS : Prévoyez de déposer sous le sapin d’un cœur brisé le dvd Je l’aimais et ainsi souffler dans l’oreille que souvent, pour aimer, il faut savoir laisser filer…

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  • Luckylex
    REPLY

    moi qui doit aller à la bibliothèque (telle une mamie) chercher mes 6 bouquins pour le mois je vais le prendre….et le lire…

    22/11/2011
  • Luckylex
    REPLY

    et après je verrai le film…

    22/11/2011
  • ln
    REPLY

    joli texte <3

    27/11/2011
  • Elle
    REPLY

    J’ai tout simplement pleuré à la lecture de ton texte car cette histoire est la mienne … 5 ans maintenant et je ne suis toujours pas passé à autre chose

    23/01/2012

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